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Marouane Jaouat : Humanité 2.0 : Comprendre le transhumanisme à travers l’étude des représentations de ses acteurs.

02 juin 2023 · 14h00 17h00

Composition du jury :

Louise VANDELAC, Professeure des universités, Université de Montréal, RnMSH, rapporteure.

Michelle DOBRÉ, Professeure des universités, Université de Caen Normandie, CERREV, directrice de thèse.

Raphaël LIOGIER, Professeur des universités, Sciences Po Aix en Provence, rapporteur.

Gaël DIAZ, Professeur des universités, Université de Caen Normandie, CNRS GREYC UMR 6072, membre.

Jean-Gabriel GANASCIA, Professeur des universités, Sorbonne Universités, LIP6, membre.

Frédérick LEMARCHAND, Professeur des universités, Université de Caen Normandie, CERREV, membre.

Résumé :

La présente thèse explore l’histoire, la philosophie et les différentes mouvances du transhumanisme, ainsi que les représentations que les acteurs du mouvement ont de la technologie (et ses effets), de l’humain (et son avenir) et de la mort (et la vie). Cette recherche se situe dans un contexte où le transhumanisme a gagné (et continue de gagner) en popularité ces deux dernières décennies. En témoigne une production éditoriale abondante comprenant des livres, des essais, des romans, des performances artistiques, des rapports, des forums, des séminaires et des colloques universitaires.

L’objectif premier de cette thèse est de comprendre les motivations et les valeurs sous-jacentes aux transhumanismes, de s’immerger dans cet univers fait d’une constellation de mouvances et d’une nébuleuse de concepts de symboles. L’enquête menée adopte une méthodologie qualitative au travers d’entretiens semi-directifs, d’observations d’analyses documentaires et d’explorations numériques, visant à ressortir des représentations pour ensuite les analyser et les catégoriser. En effet, nos résultats montrent que les transhumanistes ont une représentation particulière de l’humain, de la technologie et de la mort, qui peut faire système et qui varie selon quatre courants principaux : l’extropianisme, le technoprogressisme, le singularitarianisme et le transhumanisme religieux.

Nous avons ensuite procédé à l’analyse de l’identité transhumaniste et de « l’itinéraire moral » des acteurs en identifiant les facteurs susceptibles d’influer sur leurs choix et leurs engagements. Nous avons également étudié le transhumanisme comme « déviance », c’est-à-dire comme stigmatisation que peut subir une personne du fait de son appartenance transhumaniste, en identifiant l’existence d’une « étiquette transhumaniste » qui pèse sur son porteur (personne ou institution) et le somme de déployer des stratégies sociales bien définies (assumer, changer de nom ou cacher son affiliation transhumaniste).

En somme, le transhumanisme est d’abord et avant tout un discours qui n’implique pas une pratique personnelle bien déterminée (contrairement aux biohackers et aux cyborgartistes). Un discours qui s’impose comme un nouveau paradigme, voire une alternative qui se donne les moyens techniques de résoudre techniquement les maux de l’humanité. Le transhumanisme interpelle ainsi les institutions tant étatiques que privées, ainsi que chaque individu, sur les implications éthiques et sociales de l’augmentation technologique de l’homme, de la transformation de ses limites biologiques et du caractère brutal du monde qui vient. Les percées constantes dans le domaine de l’intelligence artificielle, un volet majeur de l’agenda transhumaniste, confirment les premières prospections transhumanistes et laissent entrevoir un monde nouveau où l’Intelligence Artificielle Générale pourrait avoir un impact massif sur le monde tel que nous le connaissons à ce jour.

Mots-clés : transhumanisme-(histoire, représentations sociales) ; intelligence artificielle ; études de cas ; identité transhumaniste ; déviance ; École de Chicago ; Technologie et arts.