L’espace habité : appropriation(s), dépossession(s), résistance(s) – RT9 – AFS sociologie de l’urbain et des territoires.

  • Dernière modification de la publication :18 novembre 2025
  • Post category: Actualité

Faisant écho à la sociologie urbaine héritière de la pensée marxiste au tournant des années 1970 (Lefebvre, 1968 ; Chombart de Lauwe, 1979) cet appel à communication interroge les tensions entre appropriation(s) et dépossession(s) dans la fabrique formelle comme informelle de l’urbain. Dépassant, par une approche critique, l’espace conçu des gestionnaires, Henri Lefebvre insiste dans Le droit à la ville, sur la production de l’espace par celles et ceux qui l’habitent, le vivent, le traversent. Il ne s’agit plus seulement d’avoir accès à la ville, mais de revendiquer le droit de se l’approprier, de participer à sa production, à son usage, à sa transformation. Observer l’espace habité, c’est ainsi révéler les rapports de pouvoir qui le traversent, qu’il s’agisse de politiques de patrimonialisation, de projets d’aménagement ou de rénovation urbaine. C’est aussi prendre en compte les formes de mise à distance ou de marginalisation, mais aussi les tentatives de réappropriation et de résistance qui redessinent les usages de la ville. 

S’adressant à des doctorant·es issu·es de la sociologie mais aussi d’autres disciplines connexes telles que l’histoire, la géographie, l’anthropologie, l’urbanisme, l’architecture ou les sciences politiques, l’atelier se structure autour de trois axes complémentaires. Chacun éclaire la dialectique appropriation/dépossession à une échelle et par un prisme distincts.

Le premier axe propose d’explorer les expériences subjectives d’appropriation, de dépossession et de résistances vécues par les individus, qu’ils soient marginalisés ou non par le système urbain. Le deuxième axe se saisit, lui, de la dialectique appropriation/dépossession afin de questionner la recomposition des rapports de pouvoir au moment où la ville se pense, se veut, se fait « patrimoine ». Enfin, le dernier axe propose d’analyser les mobilisations collectives qui prennent place dans l’espace urbain en interrogeant dans quelles mesures elles constituent des manières de s’approprier ou de résister à la dépossession matérielle et symbolique de la ville.
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