You are currently viewing Retour sur le séminaire “Science, technique, société”

Retour sur le séminaire “Science, technique, société”

  • Dernière modification de la publication :5 avril 2024
  • Post category:Actualité / Recherche

C’est devant une salle comble qu’Irénée Régnauld, co-auteur avec Arnaud Saint-martin d’une “Histoire de la conquête spatiale, des fusées nazies aux Astrocapitalistes du New space” (qui paraît début février aux éditions La Fabrique) a exposé leurs thèses sur les enjeux sociaux et politiques de la (re)conquête de l’espace. Inscrite dans le cadre du séminaire du master et de celui du laboratoire CERREV, cette conférence invitée aura éclairé toute l’importance pour les sciences humaines de s’intéresser aux questions spatiales, un monde où les anciennes frontières s’estompent, entre privé et public, entre militaire te civil, entre fiction et réalité et même entre moyens et fins. Reprenant la “vieille” histoire du spatial, sur fond de blanchissement de ses origines dans le camp de concentration de Dora jusqu’à la construction du rêve spatial durant guerre froide, Irénée Régnauld a posé de nombreuses questions brûlantes : A qui appartient l’espace ? Peut-on l’arsenaliser ? Le déploiement des bases au sol n’est-il pas une nouvelle forme d’emprise coloniale ? Le New space est-il réellement nouveau ou simplement la manifestation du déplacement des enjeux capitalistiques ? … L’ouvrage à paraître opère une plongée dans l’histoire de l’espace qui éclaire les directions prises par l’industrie astronautique à l’ère contemporaine. Il montre que les velléités d’expansion cosmique d’hier ont pavé la route à un “astrocapitalisme” qui se caractérise aujourd’hui par une fuite en avant destructrice. Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s’amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l’usage de l’espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat.Si l’enchantement perdure, c’est bien qu’une vaste fabrique du consentement est à l’œuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l’espace, et occulte d’autres représentations d’un milieu qui demeure le patrimoine de l’humanité.